Samedi 7 décembre 2024 Journée diocésaine – ND de Lourdes

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles »

Nous voici presque au terme de cette belle journée diocésaine. Depuis ce matin, nous nous sommes mis ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu, de sa réception dans la foi de l’Eglise, et les uns des autres. Cette démarche est au service de ce que le Christ nous commande de vivre et de faire depuis qu’il a appelé des hommes et des femmes à le suivre, à devenir ses disciples, et à proposer la Bonne nouvelle aux autres. En créant l’homme à son image et à sa ressemblance, Dieu a mis dans son cœur et dans son esprit un désir et une intuition : le désir de la vie que n’abîmerait ni la mort ni le péché, et l’intuition que ce désir dessine et désigne un idéal, une espérance. Le Christ a fondé l’Eglise et a institué les apôtres pour les conduire sur les chemins de la mission : proclamer à tous que l’idéal est possible, que l’espérance n’est pas vaine.

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles »

Nos foules à nous, je les ai indiquées ce matin partiellement. Ce sont les gens de notre monde, proche et lointains dont nous nous faisons proches. Nos foules à nous, ce sont les fidèles de nos paroisses, les membres des mouvements et associations qui existent dans le diocèse. Nos foules à nous, ce sont tous les autres, tous les autres… La Bonne nouvelle est pour tous. Nous sommes envoyés à tous, en Eglise. C’est notre raison d’être Eglise : nous rassembler pour respirer l’air de Dieu, et aller vers tous proclamer que l’idéal est rendu possible par le Christ, vainqueur du mal et de la mort.

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles »

Une première étape de ce que nous avons à faire consiste à éprouver ce cœur serré de la compassion. Eprouver que l’évangile nous laisse sans repos. Eprouver le regard même du Christ sur nous et sur nos foules, le partager et comme le ressentir. Être saisi de compassion pour les foules qui sont comme des brebis sans berger, c’est mettre au second plan tout le reste, toutes les bonnes raisons que nous avons de ne pas nous entendre, de nous chamailler et si souvent aussi de nous faire du mal. Être saisi de compassion pour les foules qui sont comme des brebis sans berger, c’est faire passer le bien des autres avant nous toujours, et le bien tel que Dieu nous le révèle et que nous accueillons dans la foi.

« Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles »

« Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». La deuxième étape de ce que nous avons à faire est de prier. De prier pour que soient envoyés des témoins et des missionnaires de la Bonne nouvelle. Prier et prier encore, c’est recevoir de Dieu les donc et les charismes qui sont là déjà, et ceux qui viendront. Prier, c’est remettre à Dieu le fruit de notre labeur. Prier, c’est tout lui demander, tout attendre de lui, et nous retrousser les manches. Ce matin je parlais de notre prof de théologie au séminaire au moment d’introduire le cours sur le ministère ordonné. Le même avait aussi une formule pour dire quelque chose de très juste à propos de la prière : « Dieu n’a que nous pour faire ce qu’on lui demande. » (bis) Prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson, c’est se retrousser les manches pour être ces ouvriers-là, mais des ouvriers qui se savent envoyés par un autre, « serviteurs inutiles » dit l’Ecriture. Aussitôt après avoir demandé à ses disciples de prier le Père d’envoyer des ouvriers pour sa moisson, il choisit les douze et les envoie en mission. Il leur demande de prier, et de se retrousser les manches, d’être messagers de la Bonne nouvelle, d’y aller eux-mêmes.

« Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ».

Vous l’avez compris, dans le baptême, nous avons tous reçu cette participation à l’unique sacerdoce du Christ qui fait des nous des prêtres aptes à louer Dieu, à témoigner de lui, à prier pour le monde, à transformer le monde par la prière et l’engagement à son service pour l’organiser selon le plan de Dieu. Tous prêtres par le baptême, appelés à croire en Dieu, maître de toutes choses, et à le manifester à l’œuvre dans l’histoire du monde. Pour pouvoir être tout entière au service, toute entière ministérielle, l’Eglise tout entière peuple de prêtres à besoin que quelques-uns soient consacrés à son service, rendus aptes par une ordination à servir le corps à la manière du Christ pasteur et configurés à lui. Evêques, prêtres et diacres sont institués pour cela dès les premiers temps de l’Eglise, par les apôtres eux-mêmes. Depuis lors, l’Eglise a instituée de nouvelles formes de services et de ministères en son sein. Alors aujourd’hui, comme pasteur du diocèse, je vous dis solennellement, pour que l’Eglise tout entière peuple sacerdotal puisse remplir sa mission, elle a besoin du ministère de quelques-uns plus spécialement ordonnés pour cela : j’ai besoin de collaborateurs prêtres et diacres, j’ai besoin aussi de ministres laïcs, hommes et femmes, nouveaux ministères institués de lecteur, d’acolyte et de catéchiste, au service de nos communautés pour proclamer la Parole de Dieu et la partager, pour conduire la prière communautaire et tourner toujours la communauté vers Dieu, pour être responsables de communauté (le terme de catéchiste est connu dans l’hémisphère sud en ce sens), parce que nos communautés ont besoin d’être conduites sur les chemins du service et du témoignage, de la prière et de la vie fraternelle. Autrefois, le vieux cardinal Marty avait lancé ce cri à Paris : « J’embauche ! » Et bien je nous adresse à tous ce même cri : notre Eglise diocésaine embauche (des bénévoles !) pour être prêtres, diacres, ministres institués, serviteurs des serviteurs de la mission de l’Eglise !

« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » Ce sera ma conclusion, troisième étape de ce que nous avons à être et à faire : tout accueillir de Dieu, conscient que nous n’avons aucun mérite pour revendiquer quoi que ce soit, et tout donner pour Dieu, conscient que rien ne nous appartient : les dons et les charismes, les ministères institués ou ordonnés sont tous nécessaires à la vitalité du corps qui est l’Eglise ; Tous sont dons de Dieu. Tous sont tournés vers lui, pour la mission, pour le service de la gloire de Dieu, pour le service du témoignage évangélique et de l’annonce de la Bonne nouvelle !

Que Dieu soit béni ! Nous lui confions notre diocèse, aujourd’hui et demain, et nous demandons à la Vierge Immaculée de nous conduire toutes et tous à son Fils, encore et encore. Alors nous serons heureux, en paix, et vivants, et le monde avec nous. Amen!